Il faut regarder vers l’Orient, notamment vers l’Inde hindouiste, pour repérer les premières traces de cette notion de lâcher-prise.
Des maîtres spirituels indiens tels que Swâmi Ramdas ou Swâmi Prajnânpad employaient fréquemment ce terme dans leurs écrits.
Aux Occidentaux qui à la fin des années 1970 affluaient dans leurs ashrams, ils apprenaient à laisser de côté leur volonté de contrôle, leurs attentes et désirs égotiques, afin d’apprendre peu à peu à accepter les différents événements, heureux ou malheureux, qui se présentaient à eux.
« To surrender, c’est le verbe anglais que ces Indiens utilisaient », précise l’écrivain Gilles Farcet, spécialiste des traditions spirituelles.
Ce mot évoque une véritable reddition : littéralement le fait de « rendre les armes ». Cesser de se battre de front en somme, comme dans les arts martiaux où le combattant trouve davantage de puissance en détournant la force de son ennemi après l’avoir laissée venir.
Ysé Tardan-Masquelier, initiée au sanskrit et grande spécialiste du yoga, rappelle que si l’on se réfère aux textes sacrés, lâcher prise signifie s’abandonner, et plus précisément : « se déposer ».
Pour elle, lâcher-prise débute dans le corps :
« C’est une expérience. Une expérience physique de relâchement des tensions.
Comme d’autres traditions et techniques psychocorporelles, le yoga invite à cette expérience grâce à un travail de respiration, de prise de conscience des sensations.
Il s’agit alors d’oublier un peu notre attitude volontariste d’Occidentaux, nos crispations mentales, pour atteindre une connaissance plus vaste, faite d’abandon et de confiance. »
Né du corps, cet abandon pourrait peu à peu se diffuser dans les différents domaines de notre vie…
(Source Psychologies)
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Lâcher prise, ce n’est pas se montrer indifférent, mais simplement admettre que l’on ne peut agir à la place de quelqu’un d’autre.
Lâcher prise, ce n’est pas couper les liens, mais prendre conscience que l’on ne peut contrôler autrui.
Lâcher prise, ce n’est pas être passif, mais au contraire chercher principalement à tirer une leçon des conséquences inhérentes à un événement.
Lâcher prise, c’est reconnaître son impuissance, au sens où l’on admet que le résultat final n’est pas toujours entre ses mains.
Lâcher prise, c’est ne plus blâmer ou vouloir changer autrui et, au lieu de cela, choisir de consacrer son temps à donner le meilleur de soi-même.
Lâcher prise, ce n’est pas prendre soin des autres en faisant preuve d’une totale abnégation, mais se sentir concerné par eux.
Lâcher prise, c’est ne pas « assister « , mais encourager.
Lâcher prise, c’est ne pas juger, et accorder à autrui le droit d’être humain, c’est à dire lui accorder le droit à l’erreur.
Lâcher prise, c’est ne pas s’occuper de tout ce qui arrive, et laisser les autres gérer leur propre destin.
Lâcher prise, c’est ne pas materner les autres, et leur permettre d’affronter la réalité.
Lâcher prise, ce n’est pas rejeter, c’est au contraire accepter.
Lâcher prise, c’est ne pas harceler, reprocher, sermonner ou gronder, et tenter de déceler ses propres faiblesses et de s’en défaire.
Lâcher prise, c’est ne pas adapter les choses à ses propres désirs, et prendre chaque jour comme il vient et l’apprécier.
Lâcher prise, c’est ne pas critiquer ou corriger autrui, mais s’efforcer de devenir ce que l’on rêve de devenir.
Lâcher prise, c’est ne pas regretter le passé, et vivre et grandir dans le présent pour l’avenir.
Lâcher prise, c’est craindre moins et aimer davantage.